Le goût amer de la semaine du goût

Bonjour,

Mercredi matin, j’ai participé à un atelier cuisine dans le cadre de la semaine du goût à l’école de Petit Bonhomme.

De 9h à 12h, nous (environ 5/6 mamans) avons vécu avec les enfants en immersion.

semaineDuGout2014

J’y allais bien entendu contente de passer du temps avec Petit Bonhomme et partager un peu de sa vie quotidienne dans l’école. Il était lui, ravi que je reste avec lui … Il aurait bien renouvelé l’opération ce matin 🙂

 

L’accueil :

Vers 9h, la maîtresse sonne la cloche et tous les enfants s’affairent à ranger les jeux sortis et à se regrouper sur le tapis.
Le rituel du matin commence, avec la date du jour, les enfants absents et la reconnaissance de la première lettre de leur prénom.
Première “erreur” d’un des enfants qui dit un “I” et la maîtresse de répondre sèchement : “Non il n’y a pas de I dans ce prénom”, sans pour autant expliquer ce qu’est la lettre “I” …

Les enfants enchaînent ensuite en chantant une chanson mimée. Et là encore, certains qui vont “trop vite” dans la chanson se font répondre sèchement.

Petit Bonhomme m’invite à mimer les gestes avec eux, et je m’exécute avec plaisir.
L’atelier “cuisine” :

A la suite, nous passons à la répartition des groupes (chaque maman est avec son enfant), lavage des mains,  et installations par groupe de 5/6 enfants à table.
L’atelier cuisine consistera à étaler des rillettes de poissons sur du pain de mie.

Des soucis logistiques (car la cuisine est fermée à cette heure matinale), font qu’on se retrouve avec 3 couteaux pour 5 enfants au début de la séance … Dommage car les enfants étaient très motivés.
Il a fallu donc faire tourner les couteaux et le pot de rillettes.

Après un étalage et découpe en petits carrés des toasts (scions scions …), généreusement garnis par les enfants, on y ajoute des morceaux de cornichons.
L’atelier plaît aux enfants. Nous y passons une petite heure à tartiner dans tous les sens :).

Une fois le paquet de pain de mie vide ainsi que 2 pots de rillettes, l’atelier se termine.
Tous les petits apprentis retournent se laver les mains et rejoignent la classe passablement agités.

J’en profite pour m’asseoir avec un petit groupe sur le tapis et leur lire deux livres que les enfants m’apportent. Cela permet de passer le temps et canaliser la petite troupe.

 

La récrée :
La maîtresse revient dans la classe après quelques allers-retours dans les couloirs et invite tout le monde à enfiler son manteau afin de prendre l’air …

Mais prendre l’air, sera un bien grand mot. Regroupés à 3 classes (2 petites sections + 1 grande section) sous un préau de 100m² avec interdiction de courir, les esprits s’échauffent, les enfants soient restent assis dans un coin (j’en ai 5 autours de mois qui ne me lâchent pas), soient se bousculent et cela fini en chahut.
Pas sûre que l’air frais aère vraiment les esprits et les corps !

Je précise que l’école est neuve de septembre, la cours aussi, et que les ingénieurs (peu ingénieux) n’ont même pas pensé à faire un revêtement anti-flaques ! Car il ne pleuvait pas, seul le sol était humide.

Retour en classe de nouveau sur le tapis, sans réel but, et avec un élève manquant au compteur. Il sera finalement ramené par une autre maîtresse, trouvé dans la cours, jouant dans les flaques.
L’enfant, bien entendu mouillé, aura le droit à une séance d’humiliation publique devant toute la classe : déplacer sa photo du bonhomme qui 🙂 au bonhomme qui 🙁 puis s’entendre dire “Et tu crois que papa et maman ils vont être content ? ” (bravo l’autorité de la maîtresse …), et  cela continue avec l’Atsem qui le change (hors de notre vue) et sort des “mais même ton slip il est trempé pffffffffff” …

Et les autres enfants de la classe n’en perdant pas une miette bien entendu. J’étais pour ma part gênée pour ce Petit Bonhomme qui cherchait juste à se défouler dehors …

Bref, la vie de la classe reprend avec une lecture (où les enfants sont peu attentifs).

 

La dégustation :
assiette cruditéesPuis direction la “salle à manger”, une grande salle d’activité où des bancs et tables ont été disposés avec nappes, assiettes dressées et couverts.
Chaque classe est dispatchée dans la salle, à raison de 2 enfants de chaque classe / tables environ.
Il faut donc aider chaque enfant à trouver sa place … Vu le peu de dialogue à table entre les enfants, je ne suis pas sûre que cette perte de temps ait été judicieuse. Mais bon, mixité mixité …

Les enfants ont donc tous des assiettes avec crudités, représentant des têtes de bonhommes – sourire compris – à disposition.
Le maître mot est “allez goûte, au moins un petit morceau”, “mais t’as pas goûté, aller goûte …” en lui approchant l’aliment de la bouche (sans forcer dans sa bouche heureusement).

Et une phrase très judicieuse : “Ceux qui ne mangent pas le plat n’auront pas de dessert” … :-/

N’oublions pas qu’une des valeurs de la semaine du goût est : “Le Plaisir du goût”.

valeursSemaineDuGout2014

 

Ensuite sont apportés les toasts tartinés par nos petits apprentis.

Puis un yaourt avec fruits et morceaux de speculos émiettés et enfin des sucreries au chocolat et riz soufflés.

Les enfants ont globalement bien gouté, et testé, même si toutes les assiettes n’ont pas été vidées.

Le temps passe tranquillou et le niveau sonore augmente. Il est déjà 11h55 et cela devient un peu fouillis. Nous perdons la maîtresse de vu, je rassemble les enfants que j’ai repérée dans le fond de la salle et on retourne en classe où une bonne partie est déjà présente.

Les parents sont là, les enfants sortent au compte-goutte et Petit Bonhomme me dit “On y va maman, porte moi !” … Je le prends dans mes bras et on se sauve pour rentrer dans notre maison, au calme, me laissant ruminer ce goût amer que m’a laissé cette matinée-aperçu du fonctionnement de l’école.

Marie

marie

 

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10 réflexions au sujet de « Le goût amer de la semaine du goût »

  1. Ah oui un goût amer effectivement… Est-ce que tu avais déjà senti que ça pouvait se passer comme ça dans la classe avant d’y aller?
    Ma fille n’ira pas à l’école avant l’année prochaine et j’ai très peur de ce genre de choses… L’éducation nationale m’a l’air en grande partie complètement dépassée. Bon courage à toi.

    • Hello, et bien, franchement, à la vue de la réunion de parents (en début d’année) non ! Je pensais qu’elle faisait son métier avec entrain mais la c’était plutôt une maîtresse blasée que j’ai vu à l’œuvre.
      Nous avions eu un avant-goût avec une annotation mise sur le livret de Petit Bonhomme la semaine passée “Attention à toujours obéir” … sans aucune explication.
      Mais je te rejoins, l’EN est dépassée et non adaptée à l’apprentissage (naturel) des enfants.

      Je réfléchis à d’autres possibilités …

  2. Oula, ça ne fait vraiment pas envie… Et tu sais ce que je trouve le pire là-dedans, c’est que l’on ait “peur” d’aller parler aux enseignants ! Parce que l’on a pas envie de blesser qqn qui fait son métier comme il peut, parce qu’on manque de confiance en soi, parce que l’on a peur que notre enfant soit ensuite la “cible” de l’enseignant.. C’est un vrai souci. Et les enseignants que j’entends ont, eux, souvent, un vrai ras le bol des demandes des parents. Tout ça est drôlement problématique. Comment faire pour établir un dialogue vrai ?

    • Oui, et j’avoue je ne saurai pas trop comment m’y prendre pour ne pas passer pour une donneuse de leçon …
      Pas sûre que l’enseignante soit prête à évoluer dans sa façon de penser (personnelle). Car la il est question de bienveillance dans la vie quotidienne …

  3. Oui, c’est rude et c’est clairement le genre de choses qui m’inquiète.
    Des fois, il ne fait pas bon d’être une petite souris pour voir ce qui se passe dans la classe de nos enfants !

  4. Ouch…
    Je serais aussi dépitée que toi dans cette situation…
    Comme dit plus haut, le dialogue parent/enseignant est seulement possible si l’enseignant est ouvert et non blasé, car en effet dans ce que tu décris, c’est avant tout le dialogue de base adulte/enfant qui me semble mauvais et ça, bah c’est très personnel et subjectif.

    Perso, le coup de l’humiliation collective, ça passe pas…et meme la mise en place de smileys “+” ou “-” …
    Ca donne vraiment l’impression qu’on forme des petits robots qui doivent rentrer dans le rang, point barre, ça me confirme une fois de plus que l’EN cherche avant tout à faire des moutons et non des adultes qui réfléchissent…
    Tout-à-fait d’accord avec toi “l’EN n’est pas adaptée à l’apprentissage naturel des enfants”, sauf bien sur certains enseignants formidables qui essaient de changer un peu les choses, car il y en a, et de plus en plus !

    Ici, pas le courage de l’IEF donc ce devrait etre école Montessori jusqu’à ses 6 ans, après on verra. C’est très cher mais on considère ça comme un investissement qui en remplace un autre de type belle voiture et j’ai la chance d’avoir cette école sur mon trajet du boulot.

    Bon courage dans ta réflexion, là c’est clair que tu dois etre bien déroutée ma pauvre.
    Mais déjà dis-toi que ton fils ne va pour le moment à l’école que le matin et ça c’est génial, au passage c’est toi qui m’a inspirée dans cette voie “école le matin + nounou l’après-m'” grace à ton dernier article car on est partis pour faire la meme chose , malgré le fait qu’elle intègre une école Montessori, pour le respect de son rythme.

    Bises, Karine

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